DEUX ENFANTS DIGNES D'UNE MÈRE NOBLE
L'Irak est traversé par deux grands fleuves qui sont le TIGRE et l'EUPHRATE d'où son nom Mésopotamie, traduction littérale grecque du terme arabe "MA BAÏN AL NAHRAYN" ou encore "ARAM-NAHRAYM" en hébreu, dans l'ancien testament (la genèse 24:10), ce qui signifie l'entre-deux-fleuves. D'ailleurs, le nom IRAK signifie littéralement en arabe "le bord de l'eau". Le premier de ces deux fleuves est l'EUPHRATE, long de 2330 km, prend sa naissance dans les montagnes turques sous le nom FIRAT. Une fois arrivé en Syrie, il revêt son nom arabe FOURAT, qu'il garde tout au long de son voyage dans les terres irakiennes. Quant au TIGRE, long de 1718 km, qui lui aussi prend sa naissance en Turquie sous le nom DICLE, il pénètre l'Irak par le nord tout près du point de rencontre des 3 frontières irako-turco-syrienne, où il prend son nom arabe DIJLA. Après la ville de Mossoul au nord de l'Irak, il est rejoint par les deux rivières, le grand et le petit ZAB, et à la sortie de Bagdad, il est rejoint par une troisième rivière DIYALA, continuant son voyage vers le sud, la rivière KERBA le rejoint vers la ville d'Amara. En rentrant en Irak, les deux fleuves sont séparés d'une distance de l'ordre de 400 km pour converger à moins de 30 km vers Bagdad que le Tigre coupe en deux, tandis que l'Euphrate poursuit son cours à l'ouest de la ville. Après Bagdad, le Tigre bifurque vers l'est pendant que l'Euphrate bifurque vers l'ouest, pour se rencontrer complètement à Al-Qurna dans le sud du pays au nord de Bassora, pour former le CHATT-EL-ARAB, long de 160 km, qui se déverse dans le golfe persique.
L'eau étant l'enjeu de l'humanité de demain, plusieurs barrages et réserves d'eau sont construits sur ces deux fleuves. Ainsi, l'EUPHRATE est barré en Turquie par le complexe hydro-électrique de KEBAN, dont le lac de retenue, grand de 750 km2, retient plus de 22 milliards de m3 d'eau. Une fois arrivé en Syrie, il est barré par le barrage de Tabqa, pour se voir amputer de plus de 300 milliards de m3 d'eau. Une fois arrivé en Irak, son débit irrégulier est régulé par un lac-réservoir de Tharthar, qui représente une surface de plus de 2500 km2, représentant 85 milliards de m3 d'eau, suivi par plusieurs barrages plus ou moins grands, tels que le Ramadi avec son lac de Habbaniya et ensuite le barrage de Hindiya. Quant au TIGRE, il est barré par deux barrages en Irak, le premier est au nord à Samarra et le second est au sud de Bagdad à Kut. La situation politique dans la région et l'embargo contre l'Irak font que les négociations entre les pays concernés, c'est à dire la Turquie (en position de dominateur aujourd'hui), la Syrie et l'Irak sont dans une impasse, mais tout laisse à croire que la fin de l'embargo et la stabilité politique future de la région feront que ces négociations finiront par aboutir à une gestion de l'eau intelligente et équitable, permettant ainsi à l'ensemble de la population de ces pays de vivre de ces ressources qui deviennent une denrée rare sur notre planète.
